Regarde-Moi... Androgène - Chapitre 13
Bonjour les amis =)
Chapitre [très] court, mais je trouvais que le chapitre 12 ne finissait pas comme je l'aimerai. Donc hop, écriture du chapitre 13 aujourd'hui, et je vous le poste par la même occasion =D
Heureuse que Kyle vous plaise, et que le coup du boxer aussi, je vous avoue que dès que j'imagine la scène, je me marre toute seule [comme une pov' débile, m'enfin].
Je vous souhaite une bonne lecture ^^
Merci à vous ♥
_____
Oli et Steve arrivèrent une petite demi-heure après les évènements. Durant l’attente, Kyrian s’était confié à Kyle, conscient qu’il ne pourrait pas lui cacher quoi que ce soit bien longtemps, et le besoin de parler de ses craintes se faisait ressentir.
Ils descendirent tous dans la salle de répétition, et se mirent au boulot, certains dans une bonne humeur non dissimulée, et d’autres empreint d’une gêne qu’ils n’arrivaient pas à évacuer.
Hide semblait particulièrement sur les nerfs, absolument pas concentré dans ses paroles, obligeant les musiciens à modifier le rythme et à s’adapter sans cesse, les faisant tourner en bourrique.
Steve, d’un naturel si patient, fini par balancer ses baguettes et se leva, en colère.
- Bordel Hide, si t’es pas fichu de chanter, tu dégages !
Les membres du groupe se figèrent, ahuris, et se tournèrent pour fixer le jeune batteur. Hide ne bougea pas, dos aux autres, il baissa seulement la tête, semblant réfléchir, puis se retourna après un silence pesant. Le regard acier qu’il lança glaça les musiciens en une seconde, complètement effrayés.
- Essaie une seule seconde d’imaginer jouer en concert sans moi, ou de tenter de créer un album. Tu crois sérieusement que les gens seraient intéressés ? Sans moi, vous n’êtes rien. Les fans adulent le chanteur. Si t’es pas content, je peux partir, je trouverai aisément des musiciens voulant jouer pour moi. Je survivrai sans vous, mais vous sans moi…
Sur ces mots, il lâcha son micro, tombant lourdement au sol, et sortit de la salle sans un regard en arrière.
- Je peux savoir ce qu’il lui prend ? Qu’on se prenne la tête, c’est pas une première, mais qu’il envisage de nous quitter là… s’inquiéta sincèrement Oli.
- Ce qui me perturbe, c’est qu’habituellement, il écoute Steve, là, il l’a autant envoyé chier que n’importe lequel de nous quatre… enchérit Kyle.
Le concerné se rassit derrière sa batterie, se frottant la nuque, les sourcils froncés, cherchant une explication.
- Il ne devait pas venir aujourd’hui, et il est venu pour féliciter Kyrian. Vous avez ensuite discuté, et il s’est isolé, c’est bien ça ?
- Plus ou moins… murmura Kyrian.
- Comment ça plus ou moins ? Vous vous êtes engueulés ? Insista Steve.
- Je crois que Kyrian devrait aller lui parler. En privé. Répondit Kyle, tentant de régler le problème sans que Kyrian n’ait à expliquer la situation aux autres.
Prenant son courage à deux mains, Kyrian sortit de la pièce sans attendre la réponse de Steve, et chercha Hide. Il trouva celui-ci près d’un arbre, à l’ombre du feuillage, dans le jardin. S’approchant de lui silencieusement, le cœur battant à lui briser la poitrine, il se posta devant lui, puis s’assis en tailleur, face à face.
- Qu’est-ce que tu veux ? Fit Hide tout en soupirant.
- Qu’est-ce qui te prends ?
Le chanteur, qui regardait vaguement l’herbe bouger sous la pression du vent, tourna son regard vers le guitariste, d’un air triste.
- Je ne sais pas. C’est justement ça le problème. Je ne sais pas ce qui m’arrive…
- Tu veux en parler ?
Hide retint un rire sarcastique, et retourna à son admiration de l’herbe.
- Si je devais parler avec quelqu’un, tu ne serais pas le premier à qui je m’adresserai.
Kyrian fronça les sourcils, plus que vexé.
- Je vois, on peut coucher ensemble, mais parler, là non. Je baise, je joue pour le groupe, le reste on oublis.
Il se leva, la colère commençant sérieusement à l’inonder, et quitta le chanteur sans se retourner. Celui-ci soupira une fois de plus, un voile devant les yeux, tout en le regardant s’en aller.
- Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive, mais toi tu comprends encore moins…
Une fois la silhouette disparue, une larme coula le long de la joue du chanteur.
Les musiciens avaient finalement continué leur séance d’entrainement. Une fois finie, ils s’étaient aperçut que la voiture du chanteur n’était plus là. Détendant l’atmosphère en un instant.
L’été arrivant, cela signifiait que les festivals allaient fleurirent de tous les côtés, tout comme les demandes de la présence du groupe. Celui-ci ayant décidé de terminer sa tournée sur ces dates là, puis de s’enfermer plusieurs mois pour l’élaboration du futur album.
Le choix des festivals où ils allaient se rendre était plus ou moins prédéfini, mais des détails devaient encore être réglés.
Le groupe continuait à s’entrainer, au grand complet. Hide s’était d’ailleurs drôlement adoucit. Acceptant les erreurs des musiciens lors des répétitions avec un grand sourire. Aspect qui effrayait plus qu’autre chose les membres, tout comme le manager. Personne ne le reconnaissait.
Hide venait de quitter la maison de Kyle, et prit le volant. Direction un petit village perdu au fin fond de la brousse. Direction le paradis. Il était vingt-trois heures. Arrivant sur la place du village, il se gara dans une rue où les lampadaires étaient éteins à partir de minuit, et attendit calmement, aucun bruit ne lui parvenant aux oreilles. Il se mit à réfléchir, encore et encore, comme toutes les semaines, le lundi soir, dans cette rue.
Minuit arriva, la pénombre avec. Hide attendit que ses yeux s’habituent à la noirceur de la nuit, puis regarda le banc public, qui trônait fièrement au bout de la place du village, avec derrière lui la rivière qui coulait paisiblement.
Au bout de quelques minutes, une silhouette se dessina. C’était l’heure.
Hide sortit de la voiture, ayant mit une veste et un pantalon noir, il se fondit aisément dans la nuit, et s’approcha sans bruit vers la silhouette. Celle-ci s’était assise sur le banc, et fixait ses pieds. Le chanteur sortit une liasse de billet, et la tendit à la silhouette. Celle-ci, sans lever le regard, vérifia rapidement la somme, puis lui tendit un sachet. Souriant, Hide rangea le petit sachet d’herbe dans sa poche, et se retourna. Comme toujours, la transaction se faisait sans un mot, et sans se regarder. Cela faisait un mois. Un mois qu’il avait entretenu une relation sexuelle avec Kyrian. Un mois qu’il se sentait mal. Un mois qu’il n’avait trouvé pour seule échappatoire de fumer, oubliant l’espace de quelques minutes ou heures ses sentiments qui le rongeaient. Un mois…
Il allait retourner à sa voiture quand il vit une silhouette féminine s’avancer vers eux. Celle-ci devait certainement être la prochaine cliente. Toutefois, Hide n’aimait pas croiser qui que ce soit dans ce moment, craignant qu’on le reconnaisse. Rapidement, il s’en alla, tournant le visage vers la gauche, la femme arrivant vers la droite, il espérait qu’elle ne s’attarderait pas sur lui, et encore moins le reconnaisse.
Peine perdue, il n’entendit plus ses pas. Elle s’était arrêtée bien avant d’atteindre le banc. Il accéléra le pas. Elle aussi…
Mal à l’aise, il ne sut quoi faire, jusqu’à ce qu’elle ne lui adresse la parole.
- Hide ? Vous êtes Hide ?
Le concerné cru qu’il allait fondre en larme. Pourquoi… pourquoi fallait-il qu’elle soit là… Sans se retourner, il continua. C’était sans compter la détermination de la jeune femme, qui se mit à courir pour lui choper le bras et l’arrêter. La colère prenant place, il la fit lâcher prise d’un geste violent. Celle-ci s’écarta, et lui fit :
- Vous ne me reconnaissez pas n’est-ce pas ?
Perplexe par ces paroles, il regarda ce visage. En effet, ce visage lui rappelait étrangement quelqu’un, mais aucun nom ne vint accompagner cette ressemblance.
- Je vais vous rafraichir la mémoire. Je m’appelle Isy. Ou EndroGirl. Vous vous souvenez ? La maquette de Kyrian… sa sœur…
Telle une douche froide, Hide resta figé, abasourdit par une telle rencontre.
- Que faites-vous là ?
- Et vous ?
Fronçant les sourcils, il ne voulu pas répondre. S’il était là, c’était bien à cause de Kyrian, il ne manquerait plus qu’il ne se confit à sa sœur !
- Pour ma part, je suis ici à cause de vous. J’achète ce dont j’ai besoin à ce type, c’est la meilleure de la région, y a pas à dire, j’ai tout testé ! Bref, si j’en prends, c’est à cause de vous…
- Moi ? Je ne vous connais même pas.
- Ah ! C’est justement ça le problème… vous n’avez jamais daigné vous intéresser à moi.
- Pourquoi l’aurais-je fais ? Si je devais m’intéresser à tous mes fans…
- Mais je ne suis pas n’importe quelle fan ! Je suis la sœur de Kyrian !
- Je ne me mêle pas de la vie privée des membres du groupe. Kyrian n’avait qu’à organiser une rencontre. Mais il savait d’avance que je refuserai…
- Mais pourquoi ?! Je vous aime… j’aimerai tellement que vous appreniez à me connaître… s’il vous plait, je ne compte pas vous harceler ou bie…
- Je ne suis pas intéressé.
Il ne manquait plus que ça ! La sœur du châtain l’aimait ! Quelle plait cette famille…
- Vous n’essayez même pas…
- Vous tenez à votre frère mademoiselle ?
- Bien sûr, nous sommes jumeaux !
- Vous vous êtes pourtant servis de lui pour m’approcher ?
- Heu… oui. Mais il joue bien, c’était également lui rendre service… du deux en un… enfin, c’est plutôt du un en un, puisque je n’ai rien eu…
- Dans ce cas, vous ne souhaiteriez pas lui faire de mal ?
- C’est évident ! Je l’aime !
- Moi aussi. Alors laissez-nous.
Cette déclaration choqua la jeune femme, mais encore plus le chanteur. Pourquoi avait-il dit ça ? Mais quel con ! Non seulement cette femme s’avait qu’il fumait, mais en plus qu’il était gay ! Prenant peur, il recula d’un pas, puis partit en direction de sa voiture d’un pas rapide et déterminé.
Isy, sous le choc, secoua la tête, comme pour revenir sur terre, et fusilla le chanteur.
- Oh non… je ne compte pas vous laisser en paix… nous allons voir quels sont vos priorités. Si tu craques sur lui, tu ne devrais avoir aucun problème pour tomber sous mon charme. Je suis identique à lui. Crois-moi mon beau, tu vas vite retrouver une vie sexuelle normale.
Une demi-heure plus tard, Hide arriva chez lui. Il jeta sa veste, faisant tomber le petit sachet de la poche de celle-ci au sol. Ne s’en souciant guère, il s’affala sur son canapé et se mit à réfléchir sur la situation.
Tout d’abord, il fallait absolument qu’il arrête de fumer, et se débarrasser de toutes traces possibles chez lui, tel que des sachets vides. Et démentir sa sexualité, c’était chose aisée. Sortir devant la presse people avec n’importe quelle bimbo, et c’était une affaire de réglée. Il restait toutefois assez septique. Même s’il réussissait, au bout de quelques temps à démentir le tout, cela ferait un coup dur pour le groupe. La presse se ferait une joie de les détruire. L’insuccès n’est pas pardonné par la presse, mais le succès encore moins…
Il vit alors son chat s’approcher de la veste, puis du sachet d’herbe, le reniflant, curieux. Hide se précipita vers lui et le pris dans ses bras, se rasseyant ensuite.
- Va pas te shooter toi. Tel maitre, tel chat…
Le félin se frotta contre son chanteur, tout en ronronnant.
- Que dois-je faire… hein ? T’as pas une vie compliquée toi…
C’est en serrant son chat contre lui que le chanteur fini par s’endormir, laissant place à des cauchemars qui viendront perturber son sommeil le restant de la nuit.
Deux jours plus tard, le groupe se retrouvait au festival des Vieilles Charrues, parmi les têtes d’affiche. Ils jouaient le samedi soir, permettant aux jeunes de pouvoir se déplacer, et non sécher les cours.
C’est presque avec joie que les membres du groupe retrouvèrent le chanteur dans son comportement habituel. C'est-à-dire désagréable à souhait.
Comme souvent, ils reçurent un accueil terriblement chaleureux de la part du public, offrant un show mémorable et sans artifices.
En sortant de scène, ils se dirigèrent vers leur bus, prêt à reprendre la route pour rentrer dans la nuit chez eux. Hide les fit attendre, souhaitant s’arrêter aux toilettes avant de monter. S’éloignant des autres, il se mit prêt d’un arbre, et ouvrit sa braguette. Se rapprocher de la foule pour aller dans des toilettes propres l’obligerait à croiser des journalistes. Chose dont il n’avait guère envie.
- Elle est pas mal…
Sursautant, Hide referma son pantalon et se retourna. Une nouvelle fois, il se retrouvait en tête à tête avec Isy. Situation qui ne lui convenait pas vraiment.
- Qu’est-ce que tu me veux ?
- On se tutoie maintenant ? Bien ! Nous nous rapprochons alors…
Ne faignant pas une grimace de dégout, il haussa les épaules et commença à s’éloigner.
- Hop hop hop… tu vas où comme ça mon joli ?
- J’ai pas le temps.
- Oh mais justement, je souhaiterais que nous trouvions le temps.
- J’en ai pas.
Isy lui lança un sourire sournois, et enchaina :
- Tu vas en trouver, j’en suis certaine.
Hide regarda la jeune fille, quelque peu inquiet, ne sachant pas où elle voulait en venir. Il ne tarda pas à le savoir.
- Dis moi… que se passerait-il si la presse apprenait ce que tu caches dans tes poches, et où tu fourres ta si belle queue ?
Le chanteur devint livide. Il avait espéré qu’elle n’en viendrait pas jusque là, par respect pour la réputation de son frère, mais aussi l’avenir artistique de celui-ci. Finalement, elle ne devait pas tant l’aimer que ça…
- Tu ne le ferais pas. Qui te croirais d’ailleurs ?
- Moi ? Ah ! A première vue, je pourrais être une simple groupie, jalouse et horriblement mécontente que mon idole m’ignore comme de l’an deux milles, c’est sûr. Mais pourquoi ne croirais-t-on pas la jumelle du guitariste du groupe ? Entre jumeaux, ne sommes nous pas fusionnels et tout nous confier ?
Les mâchoires du chanteur se crispèrent. Il ne savait pas comment s’en sortir.
- Tu me ferais autant de mal à moi qu’à ton frère.
- Mon frère ? Quelle importance… il savait que j’étais folle de toi… ça ne l’a pas empêché de coucher avec toi. L’enflure.
Tout amour et respect semblait s’être volatilisé dans les yeux de la jeune femme, ce qui effraya le chanteur. Un regard pareil ne pouvait que renfermer un esprit perdu… et déterminé.
- Qu’est-ce que tu veux ? De l’argent ?
- Tu me fais rire.
- Nous n’avons pas les même délires à priori.
Isy lui lança un sourire charmeur, sûre d’elle, et un regard provocateur, ne laissant sous entendre aucune possibilité de s’en sortir.
- Tu vas être miens mon joli petit rocker.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)