Kissing My Song - Chapitre 20
B'jour à tous =)
Yop, new chapitre...
Comme le dirait si bien Little-Fangs, c'bientôt la rentrée, alors un
petit chapitre pour vous donner du courage, ça ne peut pas faire de mal
=D
Voilà, chose promise, chose due ^^
Bonne lecture =)
Moi, je me vais de ce pas regarder un film, et ensuite dowdow ^^
Biyoux all !! J'vous n'aime mes lecteurs =)
____
Cela faisait
une semaine qu’Ethan était rentré chez lui. Une semaine que son frère
l’évitait. Le peu qu’ils se croisaient, ils ne s’adressaient ni regards, ni
paroles, seul un visage froid et neutre s’affichait sur Lean, déstabilisant
complètement Ethan. S’il était en colère, qu’il lui fasse comprendre !
Qu’il lui foute un bon coup de poing, et ce serait réglé ! Mais rester
neutre et passif comme ça… ça ne ressemblait pas à Lean.
Le lendemain de noël, Ethan en eu ras le bol de cette
tension, et pénétra sans toquer dans la chambre de son frère. Celui-ci ne jeta
même pas un regard sur l’arrivant, mais balança sans retenue un livre sur
Ethan. Il le reçu en plein ventre à une vitesse impressionnante. Son frère
avait toujours eu cette force en lui… Malgré une larme naissante au coin de ses
yeux, il s’approcha de son frère et s’assit à ses côtés. C’était à la limite
d’être suicidaire.
Son cœur battait à cent mille à l’heure, les perles de transpiration
et de stresse apparaissait sur son doux visage, le faisant trembler légèrement.
Lean tourna enfin un regard vers son frère. Ce qu’Ethan vit, il ne s’y serait
jamais attendu. Une tristesse énorme s’était emparée de ses yeux, un visage
décomposé par la douleur. Sans réfléchir, Ethan s’allongea sur son frère, et
lui caressa les cheveux par habitude. Ces cheveux presque blancs… Si beau… Lean
ne fit aucun mouvement, comme perdu dans un autre monde. Il eu enfin une
réaction quand Ethan posa un baiser sur sa joue. Il le repoussa brusquement.
Ethan faillit tomber, mais sentit un bras s’entourer autour de lui, lui évitant
de justesse de se cogner la tête contre le bord pointu de la table de chevet… Lean
rapprocha le corps de son frère, et mis la tête de son cadet au creux de son
épaule.
- Pourquoi… Ethan… pourquoi m’as-tu fais ça…
La voix brisée de son ainé fit frissonner Ethan. Il ne
l’avait jamais vu dans cet état. Instinctivement, il l’encercla de ses petits
bras, et se colla à lui.
- Je… désolé…
- C’est celui qui est sur ton fond d’écran… ?
- Non… son frère…
Ethan sentit son frère se crisper.
- Quel âge ?
- 21…
- Pourquoi lui… ?
- Je… sais pas…
- Pourquoi moi…
- … ?
- Pourquoi… j’ai aimé…
- De quoi tu parles ?
Ethan était complètement perdu. Son frère divaguait. Il le
regarda droit dans les yeux, fronçant des sourcils et l’interrogeant du regard.
Lean soupira, sentant le besoin de le dire, de se libérer.
- Pourquoi… j’ai aimé… t’embrasser…
Ethan fit les gros yeux, s’attendant à tous sauf à ça.
- Tu… tu… as aimé ?
- …
- M’enfin je… ton frère !
- C’est pas le fait que tu sois mon frère qui me dérange…
combien de fois s’est-on embrassé étant jeune ? Combien de fois avons-nous
embrassé nos parents sur la bouche ? Dans une famille, c’est normal… du moins,
quand on est petit. Là ce qui me dérange, c’est que j’ai aimé… embrasser un
homme…
Comme honteux, il enfuit son visage dans son oreiller, et
partit dans un silence communicatif. Ethan était sous le choc. Son frère
aurait-il découvert des penchants gays lui aussi ? Après tout, il avait
réagit un peu de la sorte en réalisant sa sexualité. Etre perdu, ne sachant
plus vraiment où l’on en est, qui nous sommes… Quand ça nous tombe dessus… sans
soutiens… c’est difficilement gérable… Ethan fut attendri par la détresse de
son ainé, et posa sa tête sur son dos, le caressant lentement, faisant des
petits cercles.
- Tu sais… je ne m’en suis rendu compte que lorsque j’ai
rencontré Nicola… C’est relativement récent pour moi aussi. Mais ils m’ont aidé
à m’accepter comme je suis, lui et son frère. Tous les jours ils étaient là, me
prouvant qu’il n’y avait rien d’anormal à aimer quelqu’un… Lean… je suis là…
t’es pas seul… te renferme pas sur toi-même…
Ethan écouta la respiration irrégulière de son frère, le
cœur battant à tout rompre. Oui… c’était pas évident d’accepter…
- Tu veux aller prendre l’air ? lui proposa le jeune blond.
Pour toute réponse, Lean se leva lentement, et commença à
mettre son manteau et son écharpe sur lui, regardant la neige tomber par sa fenêtre.
Ils descendirent lentement, Ethan mettant joyeusement ses nouvelles converses
noires reçu la veille.
- C’est pas franchement des chaussures adaptées pour la
neige…
Ethan sourit, retrouvant son frère qui le critiquait sans
cesse depuis sa plus tendre enfance, et le prit pas le bras, l’emmenant sous
les regards surpris de leurs parents. Ils marchèrent dans un doux silences
pendant une bonne heure, se collant, ni trop, ni pas assez, pour gagner un peu
de chaleur corporel qu’évacuer l’un et l’autre, Ethan faisant attention de ne
pas marcher dans la neige fraiche pour abîmer ses chaussures. Lean le regardait
faire, un petit sourire aux lèvres et un regard doux et protecteur. Il
l’aimait, ce petit homme, avec son innocence et sa joie de vivre… Mais pourquoi
avait-il fallut qu’il fasse ressortir en lui cette envie d’être dans les bras
d’un autre homme… et non d’une femme… C’est dans ses réflexions qu’il ne se
rendit pas compte que son frère s’était arrêté, le prenant en plein fouet.
- Aïe, imbécile ! Qu’est-ce que tu branles ?
- Lui rien… mais moi, j’aimerai bien.
La voix qui arriva aux oreilles de Lean le fit trembler de
toute part. Il releva brusquement la tête, et vit deux hommes en face d’eux. Il
fut effrayé par l’ainé des deux hommes, celui-ci inspirant un respect sans
borne, le visage impassible malgré ce qu’il venait de dire. Le jeune homme à
ses côtés lui ressemblait drôlement, mais avec un visage plus doux, beaucoup
plus adorable. Lean se rendit compte que le jeune brun le détaillait également,
ce qui le déstabilisa légèrement. Il se racla la gorge, et fusilla l’ainé des
deux bruns.
- T’es qui toi ?
- Quand je ne connais pas une personne, j’emploi le
vouvoiement en général, par politesse.
Ethan sentit la tension monter entre les deux hommes. La scène
entre Nicola et Toma lui revint soudain à l’esprit. Certes, les deux hommes
devaient avoir environs la même corpulence, la même masse de muscle, mais Lean
en cet instant était complètement déstabilisé, s’il venait à en venir aux
mains, il perdrait le contrôle de lui-même, et risquerait de ne pas s’arrêter…
Ethan prit alors sur lui face à sa totale surprise de voir son amant et
Matthew, et se mis en face de son frère.
- Je… te présente Nicola et Matthew. Ceux dont je t’ais
parlé.
Lean leva brusquement les yeux vers Nicola, le fusillant
clairement du regard, serrant les dents et les poings.
- C’est donc toi l’enculé qui…
- C’est plutôt moi qui encule mais bon… c’est un détail.
Lean reçu cette remarque comme une douche froide. Il se
figea, la colère montant d’un cran.
- T’as rendu mon frère… et du coup il… c’est à cause de
toi que je…
- Serais-t-il possible d’avoir des phrases
cohérentes ? J’avoue que malgré mes connaissances, je n’arrive pas à tout
déchiffrer.
- Arrête, tu l’fais vraiment exprès ! Tu cherches
quoi là ?
La petite voix grave mais autoritaire de Matthew résonna
dans les oreilles de Lean, le calmant comme par miracle.
- Je le trouve un peu trop proche de mon mec.
- Ah ouai ? T’es con ou quoi ? T’as pas remarqué
qu’ils se ressemblent ?
Nicola fronça des sourcils, semblant détailler plus
minutieusement Lean.
- Nan, je préfère mon blond.
Ethan et Matthew soupirèrent en même temps, légèrement
désespéré par l’attitude du brun, et se regardèrent en souriant. Sans prévenir,
Matthew se jeta dans les bras d’Ethan, et lui fit un énorme bisou sur la joue.
- Comment tu m’as manquéééééé !
- Héhé… calme toi…
Ethan jeta un regard rapide vers Nicola, qui regardait
sans siller son propre grand frère.
- Bon ok, stop tension là !
Les deux ainés posèrent les yeux sur le jeune homme. L’un
le dévorant littéralement, l’autre protecteur.
- Frérot, t’inquiète pas, j’ai l’habitude avec les deux
là, ils me feront aucun mal… au contraire… et toi Nicola, c’est mon
frère ! Pourquoi tu le regarde comme ça !!?
- J’sais pas… j’ai l’impression qu’il va faire quelque
chose qui va pas me plaire…
Les deux ainés se fixaient une fois de plus, sans bouger,
attendant de voir qui lâcherait le regard en premier.
- Mais au fait, qu’est-ce que vous faites là ?
- J’vais te dire un secret… lui murmura Matthew à l’oreille. En fait, le grand truc là bas,
tous les jours il tournait en rond en marmonnant dans sa barbe, ou alors il
s’afférait comme un malade sur des documents ou au téléphone. Moi, j’en pouvais
plus, c’était trop lourd de le supporter. Tu lui manquais tellement qu’il était
perdu le pauvre chou…
- Qu’est-ce que tu racontes microbe ? J’entends pas
c’que tu lui dis, s’enquit Nicola à
l’adresse de son frère.
- C’est l’but quand on parle à voix basse dans l’oreille
de quelqu’un… lui répliqua Matthew.
Ethan et Lean éclatèrent de rire sous la remarque et
félicitèrent Matthew de son répondant. Quand l’hilarité fut passée et que
Nicola montra clairement qu’il boudait, Ethan pensa à une chose.
- Mais, vous comptez rester longtemps ? Y a pas
d’hôtel près d’ici, juste une petite auberge.
- Ben… on sais pas en fait.
- Ah ok… vous arrivez à l’improviste, et je me charge de
tout en fait…
- Oui woilà ! C’est ça !
Ethan fusilla du regard son ami, et partit en direction de
chez lui, suivit de près par Lean.
- Où c’est qu’vous allez ?
- On rentre.
- Quoi ?! Bah t’es pas content d’nous voir ?
- Si.
- Bah pourquoi tu nous laisses en plan au milieu de la
rue ? T’imagines, on est milliardaire, n’importe qui pourrait nous
kidnapper ! Tu peux pas nous laisser seul !
- J’ai pas dit l’contraire. J’avais dans l’idée de vous
héberger le temps que vous resterez ici. A moins que vous ne préféreriez un
hôtel de luxe… vous allez vivre avec des… prolétaires.
- Tu es sûr de toi Ethan… ? lui demanda Lean dans un murmure inquiet.
- T’inquiète pas, ils vont pas tenir longtemps. Leur vie
de luxe va trop leur manquer. Bien qu’ils soient adorables, ça reste des gosses
de riches. Si ils sont pas content, ont les as pas invités à la base, ils
auront qu’à partir.
Lean acquiesça et regarda les deux hommes qui les
suivaient, tout deux ayant l’air de découvrir la vie, regardant avec une
certaine fascination les petites maisons dans la rue, les passants avec leur
baguette de pain et journal sous le bras, les enfants jouant avec la neige,
leurs mères les surveillant de loin. Ils arrivèrent rapidement chez eux. Les
deux frères enlevèrent leurs chaussures, et mirent des chaussons, sous les yeux
surpris des deux bruns.
- Je vais chercher des chaussons, restez là.
Ethan partit au fond du couloir et disparut à la vue des
trois hommes.
- Je comprend pas trop… murmura Matthew, pourquoi vous restez pas en chaussures ? Les
chaussons c’est pour les chambres normalement.
C’est au tour de Lean et d’Ethan, qui était revenu avec
deux paires de chaussons, d’être complètement surpris.
- Tu veux dire, que vous restez en chaussure partout chez
vous ?
- Bah… oui.
La petite voix innocente de Matthew fit fondre Lean. Il ne
comprenait pas vraiment pourquoi, tout en ce jeune brun, lui faisait cet effet.
Il avait une envie folle de le connaitre, le prendre dans ses bras, le toucher…
mais il le sentait également inaccessible. Il sortit de ces rêveries
lorsqu’Ethan répondit presque méchamment à la question du jeune brun.
- Bah écoute, les saletés ici, c’est nous qui les nettoyons,
pas des femmes de ménages. Donc ont évite de salir avec des chaussures pleines
de neige vois-tu. Et puis c’est plus agréable des chaussons. Après si tu tiens
tant que ça à garder tes chaussures, je t’en prie, mais prends un balai et une
serpillère avec toi partout où tu mettras les pieds chez moi.
Ethan posa les chaussons sur le côté, et partit sans un
mot de plus dans le salon, et s’allongea sur le canapé, Snow venant poser sa
tête près du visage d’Ethan, réclamant des caresses qui arrivèrent rapidement.
Pendant son petit monologue, les deux bruns étaient devenus tout blanc, n’étant
pas habitué à être agressé sur ce ton, et encore moins par Ethan. Ils
enlevèrent rapidement leurs chaussures, ne souhaitant pas se promener avec un
balai pendant leur séjour, et mirent les chaussons, qui étaient parfaitement à
leurs tailles. Ils regardèrent Lean, le questionnant du regard sur l’attitude à
prendre avec Ethan, et aussi sur l’endroit où ils devaient se rendre. Lean leur
fit un signe de la tête en leur disant de prendre chacun leur valise, et les
fit monter à l’étage, leur montrant la seule chambre d’amis. Elle n’était pas
bien grande, mais suffirait largement pour quelques jours. De plus elle
contenait un lit deux places, donc parfait pour accueillir ces deux hommes.
Lean les laissa seuls, leur disant de s’installer, et de l’appeler quand ils
souhaiteraient visiter la maison. Nicola soupira, et se posa lourdement sur le
lit.
- Je pensais à des retrouvailles plus chaleureuses…
- Moui… on arrive peut être au mauvais moment ?
- On aurait surtout dus ne jamais arriver sans le
prévenir…
- Tu crois qu’on devrait partir tant qu’il est encore
temps ?
- Non, restons au moins aujourd’hui et demain, ce serait
mal poli de partir maintenant.
- Ok…
- Je ne savais pas qu’il avait un frère… murmura distraitement l’ainé.
- Moi non plus… mais j’avoue que cette surprise ne m’est
pas désagréable…
- … ?
- Bah quoi ? Il est plutôt canon…
- Hum… pas mon genre…
- Normal, dans un couple, t’es l’actif, le plus
« mâle ». A mon avis, si son frère était gay, il le serait également.
Deux dominants comme vous, c’est sûr que ça fonctionnerai pas.
- Hum…
- T’as l’air ailleurs ?
- Hum…
- Ok super la conversation. Bah j’vais ranger mes affaires
si tu l’prends comme ça. Et t’attends pas à ce que je range les tiennes !
- Hum…
- …
- Ethan ? Qu’est-ce qui t’as prit de leur parler
comme ça ?
Le concerné soupira, faisant sursauter le chien qui
somnolait sous les caresses. Il regarda son ainé, et lança un regard triste.
- Ces deux là sont incapables de vivre comme nous, ils ont
toujours été assistés, ils doivent même pas savoir faire fonctionner un
micro-onde !
- T’exagère pas un peu… ?
- Pas tellement à mon avis…
- T’as peut être pas tord, mais c’est justement l’occasion
pour qu’ils apprennent à être des gens normaux.
- A quoi bon ? Ils seront assistés toutes leurs vies,
ils auront jamais la nécessité de se débrouiller seul pour tout ce qui concerne
la vie dans une maison.
- Possible… je vais faire quelques courses à la superette
maintenant que nous sommes deux de plus. Je prévois pour combien de jour ?
- Deux à mon avis… au pire on les initiera aux courses,
ils doivent même pas connaitre ça non plus…
Lean rigola devant l’air désespéré de son cadet, prit le
porte monnaie familiale dans un tiroir de la cuisine, et partit en prenant soin
de donner un petit coup de main affectif dans les cheveux de son frère avant de
sortit. Quelques minutes plus tard, Ethan se demanda ce que les deux hommes
pouvaient bien faire dans leur chambre, les trouvant bien silencieux, en
particulier pour Matthew qui avait tendance à bouger dans tous les sens. Il
monta à l’étage et se colla contre la porte pour écouter ce qui se passait à
l’intérieur. Pas un bruit. A la limite d’être inquiet, Ethan toqua rapidement
et ouvrit sans attendre de réponse. Il trouva ses deux compères, allongés sur
le lit, regardant sans le voir, le plafond.
- Qu’est-ce que vous faites ?
Ils tournèrent tout deux un regard triste et qui demandait
clairement pardon vers Ethan, sans dire le moindre mot. Celui-ci fut ému, et
s’allongea entre les deux hommes, rapidement prisonnier des bras de son ainé.
- On s’excuse de s’imposer…
- Je ne vous en veux pas tellement. A vrai dire vous me
manquiez. Je sais juste pas si mes parents vont être heureux, eux, par contre.
- J’n’avais pas pensé à ce détail, chuchota Matthew.
- Ils sont pas vraiment chiant comme parents, protecteurs,
mais ils nous laisses vivre notre vie. Ca devrait aller si je dis que vous êtes
des amis.
- Humpf…
Ethan et Matthew tournèrent la tête vers Nicola, se
demandant pourquoi il avait fait cet espèce de soupire contrarié et mécontent.
- Nico ? demanda
timidement Ethan.
- On n’est pas amis.
Le ton sec et cassant refroidit rapidement Ethan. Il se
sentit rougir légèrement, repensant rapidement à ce qu’ils avaient fait
ensemble, et se recroquevilla un peu sur lui-même.
- Je sais mais…
- Tu comptes pas le leur dire ?
- Comment tu veux que j’annonce à mes parents que la personne
avec qui j’ai perdu mon pucelage, est un homme ! Qui plus est, qui va
dormir sous leur toit.
- Je vois pas le problème.
- Tu l’avais dit à tes parents ?
- Non, je ne vois pas en quoi ça les regardaient.
- En quoi ça regarde les miens dans ce cas…
- La différence est qu’ils t’aiment et que tu les aimes…
Ethan vit une pointe de tristesse se glisser dans sa voix.
Il fut attendri par cet homme si froid, et se colla à lui. Ils parlèrent tout
trois de leurs vacances respectives pendant une bonne heure, rigolant de la
bêtise de Matthew, lorsque la porte de la chambre s’ouvrit brusquement. Ethan
se dégagea rapidement des bras de son amant, et posa ses yeux sur la paire
d’yeux qui les fixaient.
- C’est pas sympa, ça copule sans moi !
Les trois hommes dans le lit rigolèrent, rassurés de voir
que ce n’était que Lean. Puis Matthew s’interrompit en fixant droit dans les
yeux bleus de son ainé. Légèrement troublé par le regard insistant de Matthew,
Lean leur dit qu’il allait cuisiner le repas du soir, et ferma la porte.
Matthew se leva brusquement et ouvrit la porte, puis se retourna.
- Je veux absolument voir ça ! La cuisine façon…
artisanale.
Ethan le remercia du regard d’avoir dit cette phrase de
cette façon, et lui sourit, ayant comprit depuis leurs premiers regards que les
deux là n’étaient pas indifférent l’un à l’autre. Nicola le fit sortir de ses
pensés en venant l’embrasser tendrement.
- Ca te dit un câlin… ?
- Un câlin comment ?
- Sauvage, tendre… coquin ?
- Humm… pourquoi pas !
Ethan lui donna un baiser furtif et partit fermer la porte
à clé, avant de se jeter joyeusement sur son ainé, dans un baiser fougueux et
plein d’amour, commençant déjà à enlever la chemise de son ainé, et celui-ci
caressant la bosse qui se formait progressivement au niveau de l’entre jambe de
son amant, faisant monter un désir que trop renfermé pendant ces quelques jours
d’absences.
Matthew ne savait pas trop par où
aller pour se rendre dans la cuisine. Il entendit le verrou de la porte se
fermer derrière lui, le faisant sourire, comprenant rapidement ce qui allait se
produire dans cette chambre, et décida de descendre l’étage. Il chercha pendant
quelques minutes la cuisine, trouvant au passage Snow dans le salon, qui était
venu réclamer des caresses, tout content de trouver enfin quelqu’un.
- Lean… cherche Lean.
Le chien remua joyeusement de la queue, et partit de la
pièce.
- Il a comprit ce con ??
Matthew le suivit, et arriva rapidement dans la pièce tant
désirée. Il caressa le chien blanc pour le remercier, et se dirigea vers Lean.
- Ca te dérange si je regarde ?
- Non pas du tout.
- J’aime énormément cuisiner… malheureusement, je pratique
rarement… dus à ma position sociale…
- Je comprends. Dans ce cas au lieu de regarder, tu veux
m’aider ?
Le sourire sincère que lança Lean au jeune brun le troubla
complètement, le faisant rougir comme une jeune fille ayant posé le regard sur
son prince.
- Je… heu… veux bien… bégaya-t-il,
perturbé par le charisme de cet homme.
Lean lui sortit un livre de cuisine, et lui montra la
recette qu’il était en train de faire.
- Je fais des études pour devenir chef cuistot. Je suis en
deuxième année. La première année était générale, tout ce qui comportait les
mathématiques, sciences, langues… etc. Et c’est seulement cette année que j’ai
pus choisir ma spécialisation pour la cuisine. Ethan ne sais même pas quelle
spécialisation j’ai choisi… Il ne me l’a pas demandé… enfin en même temps… on
n’a pas vraiment parlé pendant ces vacances…
- Ah ? Pourquoi ?
- Heu… petit soucis… d’ordre… sentimentale pour moi dirons
nous.
- Oh… désolé…
Cet homme avait donc une petite amie ? Ca ne devait
pas être étonnant vu le bel homme qu’il était, il devait en faire tomber plus
d’une sur son passage. Matthew était plus attristé qu’il ne le pensait devant
cette révélation, bien que pas confirmée, cela semblait évident.
- Dis moi, heu… Matthew ?
- Oui… ?
- Tu penses quoi… des gays ?
Le brun faillit s’étouffer avec sa salive, ne s’attendant pas
à ce genre de questions, et regarda son ainé d’un air surpris, regardant si
celui-ci ne se moquait pas de lui avec cette question. Il semblait pourtant
très sérieux, un peu perdu vu son regard.
- Tu es au courant pour ton frère et le miens ? demanda Lean.
- Oui… et ça te dérange c’est ça ?
- Pas tellement…
- Alors pourquoi cette question ?
- Parce que je veux savoir ton avis…
Matthew le regarda, quelque peu déconcerté. Lean le trouva
irrésistiblement adorable, prenant son courage à deux mains, il prit le visage
du jeune homme entre ses mains et posa ses lèvres sur les siennes. Pendant une
fraction de seconde, il craint d’être repoussé, mais la réponse à son baiser ne
se fit pas attendre, bien au contraire, elle était presque insistante et
dévoreuse. Matthew se serait cru dans un rêve. Dès qu’il avait vu Lean, il
avait cru au coup de foudre. Il n’avait pas put détacher son regard de ce
corps, l’attirant comme un aimant. Lorsque celui-ci lui avait dit qu’il voulait
devenir chef, il avait pensé à un signe du destin. Leurs baisers étaient
passionnés et brûlants. Ils ne se lâchaient que pour reprendre leurs souffles,
et repartaient dans des caresses et coups de langues délicieux. Un bruit se fit
alors entendre au loin, Matthew ni prêta pas attention, contrairement à Lean
qui le lâcha rapidement, s’en éloignant d’un bon mètre. Matthew allait lui
demandait ce qui lui prenait quand il vit la porte de la cuisine s’ouvrir sur
un couple.
- Tiens ? fit
la voix de l’homme. Vous êtes ?
- Qui qu’il soit, il est bien mignon.
- On s’en fou pour l’instant de ce détail Véro…
- Bah non, il est peut être mannequin, donc connu !
On a peut être une star sous notre toit !
- Eh bien justement, pour le savoir, faudrait savoir qui
c’est…
- Ah, oui.
- Oui… t’es pas blonde pour rien ma petite femme… tes fils
en ont hérités, mais heureusement qu’ils ont prit mon intelligence.
- Hum… mes parents étaient européens, j’ai beau être née
au japon, j’y peux rien si les gênes de ma famille sont coriaces… et puis ça va
on te dérange pas trop dans ta modestie ?
- Nan ça ira. Alors ? Vous êtes ? demanda-t-il d’un naturel déconcertant en se
retournant vers Matthew.
- Oh, oui, excusez-moi…
- T’excuse pas, t’as pas put en placer une c’est pas ta
faute… le coupa gentiment le père des
deux blonds.
- Oui bah tu recommences papa… laisses le parler…
- Heu, oui pardon, je t’en prie.
Matthew sourit, trouvant cette famille adorable au premier
abord, se disant qu’Ethan et Lean avaient bien de la chance.
- Je m’appelle Matthew Heldis. Je suis le camarade de
chambre de votre fils à l’internat Hitachi, nous sommes également amis.
- Ohhh tu vois chéri ! Il doit être quelqu’un de
connu s’il est dans ce lycée ! On a une star chez nous !!
- Heu… deux en fait… ajouta
Matthew.
- Notre fils Ethan n’est pas une star voyons, soyons
modestes, répliqua le père.
Le père rigola, en lançant un regard vers sa femme, qui
semblait, elle, désespérée justement par ce manque de modestie de la part de
son mari.
- Heu… se risqua
Matthew, je ne parlais pas d’Ethan, bien qu’au lycée il ne soit pas inconnu
bien au contraire, mais je parlais de mon frère… qui se trouve également ici…
- Ah boooon ?! S’exclama
la mère.
- Y a boom-partie ce soir ? demanda le mari.
- Heu, nan. Répondirent
en même temps les quatre jeunes hommes.
Ethan et Nicola venaient d’entrer dans la cuisine, un
grand sourire satisfait aux lèvres. Matthew manqua de partir dans un fou rire,
sachant pertinemment ce qui valait ce bonheur, mais se retint de justesse en
voyant l’air d’incompréhension de Lean.
- Je suis enchanté de connaître enfin les parents d’Ethan.
Je me présente, je suis Nicola Heldis, ainé de la famille, en dernière année au
Lycée Hitachi.
Il prit la main de la mère des deux blonds et y déposa un
baiser, puis serra poliment la main du père, un sublime sourire au visage. Les
parents d’Ethan semblaient sous le charme, un sourire niais au coin des lèvres.
- Je vous prie d’excusez notre arrivée si brusque. Mais
votre fils nous aide grandement pour nos entreprises familiales, nous avions
vivement besoin de son aide. Et nous devons avouer que sa compagnie en tant
qu’ami nous manquait grandement. Votre fils est quelqu’un d’exceptionnel, tant
du point de vue professionnel, que social.
- Oh… mais je vous en prie ! Vous êtes les bienvenues
chez nous !
La petite voix aigue et fluette de la mère amusèrent les
hommes présents, et sourirent face à son bonheur évident.
- J’ai tous ces beaux hommes autour de moi, je suis toute
excitée !
- Ahem… fit son mari.
- Mais oui mais oui, c’est toi le plus beau, malgré tes
cheveux grisonnant et tes rides aux coins des yeux. Ca fait mâle.
Tous le monde fut surpris, mais content de voir que les
deux bruns furent vite acceptés dans la famille. Ils laissèrent tous Matthew et
Lean dans la cuisine, préparant joyeusement le repas, et s’installèrent dans le
salon. Ils discutèrent une bonne heure, puis prirent le repas ensemble. La
soirée se déroula divinement bien, les anecdotes faisant régulièrement surfaces
dans l’esprit des parents et les racontant joyeusement aux deux invités. Ils
allèrent alors tous ce coucher, chacun dans sa chambre. Nicola vint rejoindre
au milieu de la nuit son amant, le serrant dans ses bras et prenant soin
d’avoir fermé à clé la porte. Ethan partit dans ses penser. Cette soirée avait
été tout simplement parfaite… mais dès demain, elle ne le serait plus. Ses
parents avaient prit joyeusement part aux conversations, charriant tout le
monde, pour la simple raison qu’ils pensaient que les deux bruns étaient des
amis, simplement. Mais demain, Ethan avait décidé de leur annoncer qu’il était
homosexuel… et que Nicola était son amant… Il voulait le faire par respect pour
ses parents. Cette soirée lui avait montré à quel point ses parents l’aimaient,
et ça lui avait fait mal de leur mentir sur sa relation avec Nicola. Il ne
voulait pas d’une relation basée sur le mensonge. Il avait prit sa décision.
- Demain… fait tes valises… nous risquons d’être mis à la
porte…
Nicola compris le message et serra son cadet tendrement,
cherchant à le rassurer du mieux qu’il put.